vendredi 16 juin 2017

COUPABLE


Je l'ai pas loupé, ce connard. Je l'ai chopé à la gorge et j'ai serré jusqu'à ce que mes crocs lui déchirent la carotide. Là enfin, il a fini de gueuler.

Je sais, ça ne se fait pas, mais dès que je l'ai vu empoigner sa femme, j'ai su qu'elle allait encore méchamment dérouiller. Et après, il allait aussi s'en prendre aux enfants. Ça se passe toujours comme ça quand il rentre bourré. Moi aussi, j'ai déjà pris des coups de savate dans les côtes, mais c'est pas grave :  je ne suis qu'un vieux corniaud plein de puces.

Et puis je me suis assis à côté de ce salaud. Il gisait dans une mare de sang.

Il fallait que je le fasse, je n'avais pas le choix. Mais à qui pourrais-je le dire ? Et qui voudra comprendre ? Et puis je connais le sort réservé aux chiens qui agressent leur maître : l'euthanasie… directe, sans procès, sans passer par la case prison. 

Mais qui se soucie d'un vieux corniaud plein de puces ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire