mercredi 13 décembre 2017

18 ANS


J'ai encore du mal à me remémorer mon 18è anniversaire. Tout ce que je peux vous dire, c'est que je me suis réveillé le lendemain matin au milieu d'un champ, dans une voiture avec ma prof de dessin.

Je me rappelle aussi que mon copain Claude avait mis la maison de son père à ma disposition. Nous étions une bonne quarantaine de soiffards, dont mademoiselle Wirtz (prof de dessin), réunis sous les mirabelliers en fleur.

Dire que l'alcool a coulé à flot est un doux euphémisme, disons plutôt que nous avons surfé sur un océan à 40° ! Parallèlement, le taux de décibels délivrés par la chaîne hifi devait friser celui d'un Breguet Atlantic en phase de décollage. Or, il semblerait que ces nuisances festives aient fortement irrité le voisinage, qui s'est senti obligé d'envoyer la maréchaussée à nos trousses. 

Aux premières lueurs des gyrophares, nous n'avons écouté que notre courage : nous avons fui !

Tel un envol d'étourneaux à l'approche de l'épervier, la meute avinée s'est dispersée. Qui filant à travers champs, qui remontant la rue principale du village, qui se cachant bêtement dans la serre potagère au fond du jardin.

Pour ma part, je ne sais toujours pas comment j'ai bien pu me retrouver dans la Renault 12 TS de mademoiselle Wirtz filant à toute allure dans la nuit.

Le jour d'après, 6 heures du matin, je me réveille avec un troupeau de percherons faisant des claquettes dans ma caboche. Analyse rapide de la situation : je suis dans la voiture de ma prof de dessin, elle ronfle sur la banquette arrière, je me les caille sévère et j'ai envie de vomir… pour le reste, c'est le grand vide intersidéral !

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