« Je ne serais pas contre une petite soirée SM avec toi ! »
Elle
est comme ça, Anita : franche et directe. Quand elle veut quelque
chose, elle n'hésite jamais à le demander. Je savais qu'elle était fan
de SM, nous en avions déjà parlé à plusieurs occasions. Mais, qu'elle me
propose de façon aussi directe de nous y adonner ensemble avait de
quoi, je l'avoue, me troubler un peu.
Rendez-vous fut
donc pris pour le samedi suivant. Comme à l'accoutumée, cela se
passerait dans la cave que j'avais spécialement aménagée pour ce type
d'activités. Tapissée de velours pourpre, la pièce baignait dans une
obscurité bienveillante. Il y régnait une température douce et
constante, propice à la convivialité. Avant tout, je devais vérifier le
bon fonctionnement du matériel. À commencer par l'imposante chaîne qui
trônait au milieu de la salle, face à un spacieux canapé en alcantara
léopard.
Ce samedi arriva donc. Effrontément féminine,
belle à damner un moine cistercien, Anita avait opté pour une tenue
appropriée à nos activités à venir : maquillage sobre, petite robe noire
cintrée en simili cuir, escarpins vernis, ceinture cloutée pour
souligner sa taille fine. D'abord, je devais m'assurer qu'elle était
pleinement consciente de ce que nous allions accomplir. Tout en sirotant
un quarts-de-chaume frappé, nous avons évoqué ce qui allait se dérouler
au cours de la soirée. Je lui demandai surtout de me laisser agir avec
confiance, de ne pas contrevenir à ce que j'allais lui imposer. Je
connaissais le matériel et son fonctionnement, je devais être seul
maître de la cérémonie.
Elle accepta toutes mes conditions.
Nous
pouvions donc commencer la séance. Lancer la machine — Matériel
rustique, solide et fiable — Sony des années 90 — J'actionne la touche
qui commande l'ouverture du tiroir central. Le jeu des minuscules
rouages est à peine perceptible — Je dépose la rondelle argentée dans le
logement qui lui est destiné — Le tiroir se referme automatiquement,
lançant par la même le processus de décryptage des données numériques —
Je rejoins ma partenaire qui est déjà positionnée sur l'aire de jeu.
En guise de préliminaires, Michael Kamen et son équipage se lancent à l'assaut d'un Ecstasy of Gold
plein d'emphase. Il ne faut que quelques minutes pour que les quatre
cavaliers de l'apocalypse ne répondent à l'Appel de Ktulu, à grand
renfort de guitares électriques, de double grosse caisse et bardé de
cuivres étincelants. Deux baffles B&O de 150 watts chacun, crachent à
pleins poumons. Ample et puissante, la musique fuse comme une coulée de
lave incandescente. Le fulgurant Maître des Poupées s'invite aux
festivités. Par galanterie, je laisse l'air guitar à mon invitée, me
cantonnant à l'air bass et à quelques breaks d'air drums. La fureur ne
risque pas de s'estomper avec le vicieux Of Wolf and Man, encore moins le colossal The Thing That Should Not Be.
Pendant plus de deux heures, le répertoire de Metallica, soutenu par
l'orchestre symphonique de San Francisco, défile comme une horde de
barbares assoiffés de sang et nous entraine jusqu'à la coda d'un
surpuissant Battery.
Rompus par ce combat titanesque, nous nous écroulons, les muscles raides et la cervelle en fusion. Nous avons gouté au SM — Symphonic & Metallica
— jusqu'à la lie. Il est temps de reprendre le cours de notre petite
vie. Un dernier baiser avant de se séparer. Mutine, elle me glisse à
l'oreille : « Je ne serais pas contre une petite soirée Get Yet Ya-Ya's
Out avec toi ! »
On doit pouvoir trouver mieux que du B&O pour le SM. Cabasse, Klipsch, certaines Focal...
RépondreSupprimerC'est en souvenir des premières enceintes que je me suis payées. Superbes, couleur acajou, des basses profondes et des aigus qui claquent… idéales pour le SM !!!
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