mardi 23 octobre 2018

BISTOURI


« Un jour, je te ferai bouffer tes couilles ! »

Il y a 14 ans, j'avais 14 ans. Il y a 14 ans, j'ai perdu ma virginité sous les coups de boutoir d'un immonde salopard. Pétrifiée par la honte et le dégoût, je n'ai jamais parlé de cette agression à personne. Comment avouer à ses parents qu'on a été violée par son prof de sport ? Et comment leur faire comprendre que la peur et le désarroi m'ont empêché de me débattre ? Pendant tout ce temps, j'ai préféré ruminer ma colère.

Insidieusement, une vilaine mélancolie s'est mise à me ronger. J'ai pensé au suicide. J'ai même eu envie de mutiler cette partie de mon anatomie à tout jamais souillée. Il m'a fallu des jours et des jours pour canaliser ma rage. Des semaines, des mois et des années à ressasser les seuls mots que je voulais cracher à la gueule de celui qui avait saccagé mon enfance : « Un jour, je te ferai bouffer tes couilles ! »

Et ce jour est arrivé !

L'immonde salopard est encore dans les vap, il émerge doucement. Je crois qu'il ne comprend pas ce qui lui arrive, je ne suis même pas sûr qu'il m'ait reconnue. Il tente de défaire ses liens, mais ses mains et ses pieds sont solidement arrimés aux quatre coins du grand lit en fer. Alors il gueule, il crache, il menace…

Avec précaution, je retire un bistouri de son emballage stérile. Ça fait longtemps que j'attends ce moment : aujourd'hui, je vais lui faire bouffer ses couilles… et le reste avec !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire