L'avantage, quand on connait la date de sa mort, c'est qu'on peut s'y préparer en toute sérénité. Moi, par exemple, je mourrai à 73 ans. Ça ne m'effraie pas particulièrement… même si je sais que de légitimes angoisses naîtront à l'approche de la fatale échéance.
Pour la cérémonie d'adieu, je ne veux pas de fleurs, pas de discours et surtout pas de curés. Ah ! plutôt crever que d'imaginer un corbeau penché sur ma carcasse dont l'afflux sanguin vers les organes génitaux vient à peine de se tarir ! Ensuite, pas de chichis : un cercueil en bois de cageot ou un carton des déménageurs bretons pour y déposer la viande froide. Mettre au four, thermostat 12 pendant une heure et demie. Balancer ce qui reste à la mer. Pour dédramatiser un peu l'événement, je veux bien qu'on me fourre une gousse d'ail dans le cul !
J'accepte qu'on chipote sur certains détails techniques, mais il y a un domaine sur lequel je serai intransigeant : la musique qui m'accompagnera de l'autre côté du miroir. Et comme on n'est jamais si bien servi que par soi-même, j'ai préparé la liste des chansons qui tourneront durant le temps de la cuisson.
Je vous invite donc aujourd'hui à ce qu'on pourrait considérer comme une répétition de ma crémation. Pas la peine de mettre les beaux habits du dimanche, on fait ça entre potes, à la bonne franquette et après on va boire un coup. Comme ça, je saurai de mon vivant ce que vous avez pensé de mes funérailles.
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